Le traumatisme craniocérébral

Quand parle-t-on d’un traumatisme craniocérébral modéré ou sévère?

Lorsqu’il y a :

  • Endommagement des cellules cérébrales : Résultat d’un cerveau secoué (coup et contrecoup), frappé ou cogné
  • Perturbation de l’état de conscience
  • Altération des fonctions cérébrales temporaire ou permanente : Séquelles physiques, cognitives, comportementales et/ou affectives

Le traumatisme craniocérébral modéré

En règle générale, la durée de la perte de conscience associée à un traumatisme craniocérébral modéré est de plus d’une heure et de moins de six heures. Cependant, la limite inférieure peut s’établir à 30 minutes.

L’amnésie post-traumatique se situe entre 1 et 14 jours, la limite supérieure de 7 jours est parfois suggérée (Gervais et Dubé, 1999). Des lésions sont généralement objectivées au scan et à l’IRM.

Les séquelles neuropsychologiques sont variables, habituellement permanentes, et elles sont susceptibles de perturber significativement la reprise des habitudes de vie réalisées antérieurement.

Le traumatisme craniocérébral grave

Le traumatisme craniocérébral grave nécessite plus de six heures d’inconscience. La littérature fait référence à une amnésie post-traumatique de plusieurs semaines. Il n’y a pas de séquelles sévères et permanentes sans une amnésie post-traumatique d’au moins quatorze jours. Des lésions sont objectivées au scan et à l’IRM.

Source : Godoury, Michelle. (2001). Cadre de référence clinique pour l’élaboration de programmes de réadaptation pour la clientèle ayant subi un traumatisme cranio-cérébral adultes. SAAQ : Comité Conseil de Réadaptation en Traumatologie.

Consultez la brochure de la SAAQ

Le traumatisme craniocérébral et ses impacts

Un choc à la tête peut changer une vie, quel que soit l’âge, le sexe, la nationalité, la condition de santé, la personnalité et le contexte de vie de la personne atteinte. Cela nous concerne tous! Nul n’est à l’abri d’un accident de voiture, de travail, de sport, d’un assaut, d’une mauvaise chute, et un cerveau abîmé ne se remplace pas, comme en témoignent les nombreuses séquelles potentielles. Qu’elles soient visibles ou invisibles, les séquelles d’un traumatisme craniocérébral (TCC) modéré-sévère sont bien RÉELLES.

Parfois, elles portent obstacle au langage, à l’expression des idées, aussi bonnes soient-elles. Parfois, elles freinent ou altèrent le jugement, la compréhension, la détection des subtilités. Souvent, elles rendent la communication dans son ensemble, déjà complexe en temps normal, des plus ardues.

Ces séquelles nuisent aussi très souvent à la concentration et à l’organisation, ce qui rend toute planification fort compliquée. Elles affectent la plupart du temps l’énergie et le sens de l’initiative, malgré les meilleures intentions. Il n’est pas rare qu’elles causent des difficultés psychomotrices ou un simple ralentissement, qu’elles entraînent un problème d’équilibre ou de tremblement, qu’elles occasionnent des douleurs chroniques ou autres problèmes physiques. Sans oublier la rigidité de la pensée, l’impulsivité, les sautes d’humeur qu’elles peuvent engendrer. Les problèmes de mémoire et d’orientation sont aussi des plus fréquents. Et que dire des impacts sur les habiletés sociales, les relations interpersonnelles, les loisirs, le travail, les finances, l’estime de soi.

Sans être exhaustif, ce bilan à lui seul démontre bien à quel point il peut être difficile pour une personne ayant subi un TCC de fonctionner comme elle le faisait avant, de réaliser des projets sans aide, de s’intégrer dans toutes les sphères de la société. Que ce soit à cause d’un problème de communication, d’organisation, d’initiative ou de budget, de séquelles motrices, cognitives, affectives ou comportementales, il est évident que la vie a changé drastiquement et que de nombreux obstacles doivent être surmontés au quotidien, ne serait-ce qu’une grande fatigue nécessitant une sieste quotidienne. La vie telle que cette personne la connaissait a basculé, pris un tournant des plus inattendus, et ce, en l’espace d’une fraction de seconde. Toute personne ayant subi un TCC a donc besoin d’être reconnue et encouragée dans ses forces, crue et soutenue dans ses atteintes.

Les séquelles sur les plans physique et sensoriel

Il est à noter que ces séquelles dépendent non seulement de l’endroit et de l’ampleur des dommages cérébraux, mais aussi des autres blessures physiques.

Exemples de séquelles physiques et sensorielles possibles :

  • Paralysie totale ou partielle
  • Perte d’équilibre
  • Fatigabilité (physique et mentale)
  • Mouvements involontaires des membres
  • Difficulté de coordination des membres
  • Diminution ou perte de la vue, de l’ouïe, de l’odorat, etc.
  • Diminution de la tolérance aux stimuli (ex. : aux bruits, à la lumière)
  • Difficulté d’élocution (ex.: dysarthrie)
  • Épilepsie
  • Maux de tête
  • Douleurs chroniques
  • Intolérance à l’alcool (l’effet immédiat est habituellement démultiplié, et les impacts à long terme sont plus importants sur un cerveau blessé)
  • Apparence physique modifiée
  • Etc.

Les séquelles sur le plan cognitif

Les séquelles peuvent s’observer aux niveaux suivants :

  • L’apprentissage
  • L’attention
  • La concentration (attention soutenue)
  • L’orientation dans l’espace et le temps
  • La mémoire
  • La compréhension
  • Le traitement de l’information (peut être très ralenti)
  • Le jugement
  • La capacité d’abstraction
  • L’expression (ex.: aphasie)
  • La planification
  • L’organisation des tâches et de la pensée
  • La flexibilité dans la recherche de solutions ou d’hypothèses (rigidité, persévération)
  • La conscience de soi, de ses limites, de son diagnostic (anosognosie)
  • Etc.

Les séquelles sur les plans affectif et comportemental

Exemples de séquelles affectives et comportementales possibles :

  • Impatience, irritabilité, agressivité
  • Impulsivité, désinhibition (diminution du contrôle, freins déficients)
  • Variations marquées de l’humeur
  • Diminution de l’initiative, apathie
  • Diminution de la capacité d’autocritique, de l’introspection
  • Diminution de l’empathie
  • Intolérance à la frustration
  • Difficulté à décoder le langage non verbal ou à s’y ajuster
  • Paranoïa (pouvant s’expliquer par divers facteurs)
  • Etc.